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Pour le maintien à domicile

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Florent Mahieux dirige depuis 2018 un centre intercommunal d’action sociale en Dordogne. En matière de gestion de crise, l’épidémie du coronavirus est un baptême du feu inédit même dans une ruralité qui, pour le moment, semble encore épargnée.

Les grandes fédérations du secteur associatif ont sonné l’alerte dans un communiqué du 23 mars : « privée de masques de protection, jusqu’à quand la digue de l’aide à domicile va-t-elle tenir ? ». « Tenir », c’est aussi la préoccupation – et l’angoisse – des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS) dont les services d’aide et accompagnement à domicile proposent 30 millions d’heures à plus de 200 000 bénéficiaires. Et « tenir », cela veut avant tout dire faire tenir leurs 30 000 aides à domicile pour que les personnes âgées (et handicapées) « tiennent ».

Florent Mahieux, directeur du CIAS de la communauté de communes Montaigne Montravel et Gurson – 18 communes et 12 200 habitants en Dordogne, entre Bordeaux et Bergerac – en témoigne.

Comment faites-vous face ?

Florent-Mahieux

Notre service d’aide à domicile bénéficie à environ 350 personnes âgées et compte 70 agents. Dès le début, nous avons essayé d’être dans l’anticipation pour appliquer les consignes gouvernementales, et au lendemain de la première allocution du président de la République, le 12 mars, nous avons décidé de réduire nos interventions à l’assistance indispensable aux gestes du quotidien : se lever, se laver, manger, se coucher… Pour résumer, l’aide sans laquelle le maintien à domicile n’est plus possible.

L’entretien de la maison et les tâches ménagères ont été provisoirement mis de côté. Mais les premiers jours, nous avons tâtonné, même si les responsables de nos deux antennes de Vélines et Villefranche de Lonchat connaissent bien les usagers.

Pourquoi ?

Les choses paraissent simples sur le papier entre « indispensable » et « confort », mais nous travaillons avec de l’humain, et nos agents nous ont fait des remontées utiles : pour certains bénéficiaires, l’aide à domicile qui ne vient que pour le ménage est néanmoins aussi le seul lien social avec l’extérieur, il faut en tenir compte. C’est le cas de plusieurs personnes âgées. Il nous faut composer avec ce réel-là.

Les premiers jours nous avons annulé et reprogrammé des interventions quitte à les allonger pour faire moins de passages. Maintenant nous travaillons à standardiser nos plannings avec pour objectif de minimiser les risques de contagion avec moins de sorties des agents.

Les difficultés d’organisation sont-elles résolues ?

Nous essayons de répartir les tâches au mieux dans une logique de sécurité. Une quarantaine/cinquantaine d’agents sont sur le terrain, à tout moment nous devons compter avec les arrêts maladie, les problèmes de garde d’enfants… Je tiens d’ailleurs à rendre hommage à ces professionnels qui donnent énormément et qui sont très peu reconnus.

Tous les services du domicile doivent faire face à la tâche exténuante d’essayer de se procurer du matériel de protection : masques surtout, gel hydroalcoolique, gants… Dès la première vague d’inquiétudes, les particuliers se sont emparés des stocks ! Et ensuite les réquisitions n’ont ciblé que les professionnels de santé.

En plus, nous ne faisons pas partie des zones dites de circulation active du virus et nous nous sentons abandonnés alors qu’ici aussi les aides à domicile et les personnes âgées qu’elles accompagnent partagent les angoisses de la contamination. Au lieu de tergiverser, de prioriser, d’expliquer que les masques ne sont pas forcément nécessaires, il aurait mieux valu le dire : ces masques n’existent pas ! Notre service a pu bénéficier de masques conservés par le maire d’une commune, mais cela n’est pas le cas de tous les services.

Malgré tout, notre secteur d’activité vient tout juste d’avoir une bonne nouvelle : une dotation par le conseil départemental de 400 masques. Cela va permettre de tenir dix jours de plus…

Il est question d’une nouvelle mission de l’aide à domicile : les sorties d’hospitalisation de personnes de malades chroniques pour libérer des lits d’hôpital. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que cela est difficile à mettre en place et que notre priorité est d’assurer la sécurité des salariés et de l’ensemble de nos bénéficiaires. Pour autant, les circonstances sont exceptionnelles et il serait idiot de fermer une porte alors que les services hospitaliers se dépassent.

Le seul prérequis, c’est qu’on a besoin de moyens de protection car une sortie d’hospitalisation suppose que la personne a potentiellement été exposée à des risques.

Il faut noter que cette crise à mis en évidence une forte solidarité, des services entre eux mais également beaucoup plus largement (maires, entreprises, pharmacies, infirmiers du domiciles, Ehpad….) . Cette solidarité nous aide à nous dépasser.

Source : https://www.lagazettedescommunes.com/670864/aide-a-domicile-pendant-la-crise-sanitaire-un-directeur-de-ccas-temoigne/