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Pour le maintien à domicile

Les personnes âgées font partie du cœur de métier des centres communaux d’action sociale. Rouage essentiel de leur maintien à domicile, les auxiliaires de vie doivent se/les protéger du coronavirus. Sans masques. Et on ne mesure pas encore les conséquences du confinement chez ce public vulnérable.

L’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS/CIAS) a relayé les consignes gouvernementales auprès de chacun de ses adhérents. Dans un message vidéo, son délégué général Benoît Calmels a (re)donné quelques conseils. Les services d’aide et accompagnement  à domicile gérés par les CCAS/CIAS emploient environ 30 000 aides à domicile.

Pour Hélène-Sophie Mesnage, déléguée générale adjointe, « il appartient à chacun de s’adapter et se recentrer, si besoin, sur deux missions essentielles, le portage de repas et l’aide à domicile ». Pour beaucoup, leur cœur de métier.

Pour assurer la continuité de service auprès des personnes âgées, voire la renforcer en travaillant sur le lien social, « les CCAS peuvent s’inspirer de la gestion de crise du Plan Canicule. Même si la situation actuelle est totalement inédite, le modèle d’organisation peut servir de point de départ ».

Le modèle du Plan canicule

La ville de Calais a ainsi décidé le 17 mars d’activer le même dispositif que celui prévu par le Plan canicule : les personnes recensées comme vulnérables vont être contactées par un agent du CCAS chargé de s’enquérir de leur état de santé. À cette occasion, en fonction des besoins, il leur sera proposé d’acheter un colis de courses pour la semaine, constitué de produits alimentaires courants et livré à domicile. Par ailleurs, afin de limiter les contacts aux interventions indispensables, le service de ménage est suspendu et remplacé par une aide aux courses.

Mais tout repose sur les épaules des auxiliaires de vie. Sens du service public, engagement et même dévouement pour les personnes âgées (et handicapées), les remontées de terrain semblent montrer que, pour le moment, elles tiennent bon. A quel prix et pour combien de temps ? Tout évolue vite. Un souci a été réglé : leurs enfants peuvent bénéficier du service de garde minimum. Mais du côté des personnes âgées qu’elles aident, souvent déjà isolées et dépressives, on ne mesure pas encore l’impact du confinement, aujourd’hui, demain, dans quelques jours, semaines…

Les collectivités pleurent après les masques

Les aides à domicile sont donc sur le front, en première ligne, mais seulement armées de leur conscience professionnelle. Et se disent abandonnées par l’Etat. Partout en France, les collectivités pleurent depuis des semaines après des masques et du gel hydroalcoolique. Ca va arriver, ça va arriver, répond le gouvernement… alors qu’il manque des masques jusque dans les hôpitaux. Sans parler des médecins de ville ou des secours…

Les aides à domicile partent au travail la boule au ventre. Leur santé est en jeu, et celle des personnes âgées qu’elles accompagnent au quotidien. Une angoisse partagée. « Nous, on mentalise le risque de décès, mais ce sont elles qui l’affrontent » commente Marc Melotti, président de l’union départementale (UD) des CCAS de Dordogne et président du CIAS de la communauté de communes (CC) Isle Vern Salembre.

Système D

Il ne souhaite pas prendre la parole à la place de ses membres – « 24 CCAS avec des points communs mais 24 situations différentes, même si, bien sûr, les difficultés à affronter sont les mêmes »- mais il tient à souligner à quel point la structuration en UD est une force. L’Union a par exemple eu l’idée de solliciter, avec succès, un laboratoire de cosmétiques « baptisé Elp, ça ne s’invente pas ! », dit-il, situé à Montrem, sur le territoire sa CC. Le laboratoire a accepté de changer une ligne de production pour fabriquer du gel hydroalcoolique et en fournir en fin de semaine 5 litres à chaque CCAS. Mais « pas la peine de le contacter, cela s’est vite su, or il ne peut répondre à la demande », avertit-il.

Au-delà de l’épisode, l’UD et sa chargée de mission continuent d’offrir un soutien solide et structurant sur la durée.

En attendant, partout le système D se développe. L’institut du cancer de Montpellier ou le CHU de Grenoble ont ainsi conçu et diffusé des patrons de masques en tissu à coudre qui ne prétendent pas remplacer les masques homologués FFP2 mais rencontrent le succès car estampillés « sérieux »  : « au moins ils protègent un peu et rassurent les personnes âgées, commente Sophie, auxiliaire de vie dans l’Yonne. J’ai entendu dire que certaines fermaient la porte au nez des collègues ou des livreurs de repas, par peur de la contamination ! »

Les experts ne sont cependant pas tous convaincus par la protection qu’apportent ces masques.

Pas à l’abri du coup dur

Et, les CCAS ne sont pas à l’abri du coup dur. Ainsi à Lanton dans le bassin d’Arcachon (Gironde, 7000 hab.) la suspicion d’un cas de coronavirus, depuis confirmé, de l’enfant d’un agent du CCAS a entraîné, le 18 mars, la mise en quatorzaine de l’ensemble de ses 5 agents administratifs et 15 aides à domicile. La continuité de service est assurée par télétravail, mais en matière d’accompagnement «pas question de “laisser en carafe” nos 95 bénéficiaires », résume Antoine Le Ny, adjoint au directeur général des services.

Tambour battant la mairie a contacté une à une les familles des personnes âgées pour les informer de la situation et trouver ensemble une solution temporaire. « Elles ont bien compris et ont su faire preuve de solidarité, se félicite-t-il. Il ne reste que cinq bénéficiaires isolés pour lesquels nous avons mis en place un relais immédiat, les courses par exemple, grâce aux élus, agents et bénévoles. » Le portage des repas est assuré par un prestataire, reste la question de l’aide à la toilette pour laquelle la mairie se démène pour une aide professionnelle.

Livraison de courses

Malgré tout, alors même que la situation évolue à grande vitesse, de nombreux CCAS sont en train de réagir de manière proactive aux mesures de confinement entrées en vigueur le 17 mars, dont on ne mesure pas encore l’impact chez des personnes déjà souvent isolées.

A Saint Junien (Haute-Vienne, 11 000 hab.), Le Populaire du centre rapporte que le CCAS a mis en place un service de portage de courses à domicile pour les personnes isolées de plus de 70 ans ne disposant d’aucun moyen de locomotion et les personnes en situation médicale fragile, quel que soit leur âge. Même initiative à Gisors (Eure, 12000 hab.) qui a lancé lundi un numéro vert pour la livraison à domicile des produits de première nécessité (pharmacie, courses alimentaires, produits d’hygiène) aux plus de 70 ans et personnes en situation de handicap.

Les collectivités ajustent quasi au jour le jour leur Plan de continuité.Tout le monde doit tenir bon.

Source : https://www.lagazettedescommunes.com/670183/coronavirus-les-ccas-en-premiere-ligne-pour-maintenir-laide-a-domicile/